Usine de dépollution des eaux : un équipement sans cesse amélioré pour préserver l’environnement
En bref
Un équipement pour garantir un rejet des eaux usées le plus propre possible
Ocybèle assure son rôle de traitement des eaux usées (majoritairement domestiques, mais aussi commerciales et industrielles) depuis de nombreuses années. Sans ce traitement, les eaux pollueraient l’Arve, dans laquelle elles sont déversées.
Contacts
Pour toutes vos questions liées à l'eau et l'assainissement, contactez la Maison de l'eau !
Maison de l'Eau
Tél. +33 (0)4 50 87 83 14
Email : accueil.mde@annemasse-agglo.fr
L'essentiel Une usine de dépollution des eaux de plus en plus moderne pour répondre aux enjeux environnementaux
Inaugurée en 1999, l’UDEP est depuis très régulièrement remise à niveau, améliorée, réhabilitée, afin de prendre en compte l’évolution de la population du territoire d’une part, et les enjeux de protection de l’environnement d’autre part. Nous sommes actuellement dans une période de travaux contenant une vingtaine d’opérations qui verront le jour d’ici à 2025.
En 2021 c’est la mise en œuvre du traitement de l’azote qui est devenue une réalité. L'azote est un des composants principaux du vivant et des écosystèmes : on le retrouve notamment l’azote dans les déjections et les engrais. Pouvoir traiter l’azote en parallèle des autres composants des eaux usées est une mise en œuvre lourde qui a nécessité la fabrication de nouveaux bâtiments et la mise en place de nouvelles techniques. L’ensemble du projet a représenté un coût de 20 millions d’euros.
Ce projet, comme ceux qui suivront ces prochaines années, a été rendu possible par les choix politiques de l’Agglo.
Les points clefs De nombreux travaux d'extension et de réhabilitation jusqu'à 2025
Le traitement de l'azote est une réponse à un objectif légal
Le rejet des eaux usées dans la nature est soumis à des règles nationales. En intégrant ce nouvel élément, l'usine de dépollution pourra alors satisfaire aux normes de traitement actuelles et ainsi préserver encore davantage ses rejets.
Préservation de l'Arve
En rejetant des eaux plus propres avec notamment moins de micropolluants et pollution azotée, c'est l'ensemble de l'Arve qui est préservée.
L’azote et les Micropolluants peuvent, à terme, dégrader la qualité des eaux superficielles
Ces eaux dégradées peuvent alors être toxiques pour les poissons et les invertébrés aquatiques.
Valorisation et boues, du biogaz et efficience énergétique
Le programme de travaux a en fil rouge l’efficience énergétique et la revalorisation des déchets : valorisation des graisses et sables en sous couche de voirie, méthanisation des boues, épuration du biogaz pour le réinjecter dans le réseau public, récupération de chaleur pour chauffer les bâtiments et optimisation de la consommation électrique des équipements
Avec un accroissement constant de la population, il est nécessaire de faire évoluer les bâtiments de traitement
Lors des études d’avant-projet, il a été remarqué que le traitement des boues existant deviendrait insuffisant suite à la mise en œuvre du traitement de l’azote. Il est donc prévu un agrandissement des bâtiments afin d’y faire face.
Prochains travaux
- "Apports extérieurs" - valorisation des déchets
Ce nouveau bâtiment a été inauguré en 2023. Il permet de traiter les sables et graisses des eaux usées extérieures (fosse sceptique par exemple) collectés par le service hydrocurage d’Annemasse Agglo.
Les sables sont lavés et réutilisés en sous couche de voirie ou en remblai de tranchée.Montant : 2,3M€
- Flottation - récupération des boues
Le traitement de l'azote génère un traitement supplémentaire des boues en les séparant des eaux de lavage. Elle s’ajoute à la série de séparation des boues réalisées dès le début du traitement des eaux usées. Les boues récupérées par le flottateur sont ensuite envoyées dans les digesteurs.
- Gazomètre
Le gazomètre de l’UDEP Ocybèle doit être remplacé préventivement. En effet, la membrane actuelle a dépassé les 20 ans et il est impératif d’éviter toute fuite de gaz dans l’air extérieur. Cet ouvrage a pour rôle de stocker temporairement le gaz produit dans les digesteurs.
Montant : 100 000 € HT
- Vidange du digesteur
2 digesteurs sont présents dans l’enceinte de l’UDEP Ocybèle. Ces ouvrages permettent de faire digérer les boues d’épuration par des bactéries pour en réduire le volume. Ce processus produit aussi du biogaz. Ces ouvrages,
d’une contenance totale de 5100 m3, nécessitent une vidange périodique qui permet aussi d’entretenir les bétons et les équipements situés à l’intérieur.Montant : 800 000 € HT
- Valorisation du biogaz
Construction d'une nouvelle chaufferie et des installations permettant le traitement du biogaz,afin d’améliorer la qualité de l’air et d’assurer une efficience énergétique via la récupération de la chaleur des eaux usées pour chauffer les bâtiments de l’UDEP.
Etudes PRO en cours, travaux prévus en 2024
Cette opération comporte 2 volets :
- Du biogaz est produit par le processus naturel de digestion des boues. Ce biogaz est aujourd’hui partiellement valorisé pour chauffer les digesteurs, l’excédent de biogaz étant brulé en torchère. Le projet va permettre de le valoriser intégralement par un processus de purification pour ne conserver que le biométhane qui sera réinjecté dans le réseau de gaz naturel de la commune de Gaillard.
- Le process de digestion nécessite le maintien des boues à une température moyenne de 37°C. Ce réchauffage sera réalisé grâce à une récupération des calories dans les eaux traitées juste avant la sortie de la station d’épuration via une pompe à chaleur. Ce processus a l’avantage d’avoir une très bonne efficience et permet de refroidir légèrement les eaux rejetées dans le milieu naturel ce qui contribue à la préservation de la biodiversité.
- Amélioration Thermique
L’efficience thermique de l’UDEP sera aussi améliorée par une rénovation des bâtiments administratifs et par la récupération des calories rejetées par les moteurs des équipements afin de chauffer les locaux techniques.
Etudes PRO en cours, travaux prévus en 2024.
L’UDEP Ocybèle, dans sa configuration actuelle, date de la fin des années 1990. Certains équipements doivent donc être remplacés préventivement pour en assurer le fonctionnement et la fiabilité. Les travaux vont aussi permettre de réhabiliter les ouvrages de Génie Civil et améliorer l’exploitabilité des équipements.
- Déshydratation et valorisation des boues
Un poste de dépense important dans une STEP concerne la gestion des boues d’épuration (= l’ensemble de ce qui est extrait des eaux usées lors de leurs traitement). La digestion permet de diviser le volume des boues par 2 environ. La déshydratation (essorage) permet ensuite d’en réduire le volume par 10 environ. Ces boues déshydratées sont enfin acheminées en centre de compostage pour être revalorisée en les transformant en compost normé.
Etudes PRO en cours, travaux prévus en 2024.
- Traitement des micropolluants
Dans le cadre d’une coopération transfrontalière avec la station d’épuration de Villette (Suisse), Annemasse Agglo va mettre en place un traitement des micropolluants. Avec ce traitement, Annemasse Agglo va au-delà de la réglementation française et participe à la protection de l’environnement et de la ressource en eau (notamment l’Arve et la nappe du Genevois)
Le traitement des micropolluants utilise le principe du charbon actif. Cette technique, dans laquelle l’on fait circuler les eaux à traiter à travers du charbon actif permet de capter une grande diversité de polluants organiques sans risque de création de sous-produit. L’objectif est de capter au moins 80% des micropolluants organiques présents dans les eaux usées entre l’entrée en STEP et le rejet dans le milieu naturels. La performance de l’installation sera contrôlée à travers le suivi de 12 molécules de référence définies par la règlementation suisse. Ces molécules de référence sont représentative des comportements des principales familles chimiques de micropolluants présents dans les eaux usées.
Le traitement des micropolluants, bien que non imposé par la règlementation Française est un réel engagement d’Annemasse Agglo dans le but de protéger l’Arve et la ressource en eau.
En effet, les stations de Villette et d’Ocybèle rejettent toutes deux leurs effluents dans l’Arve et, seulement quelques centaines de mètres en aval, une partie de l’eau de l’Arve est réinjectée dans la nappe du Genevois pour ensuite être utilisée comme ressource en eau dans l’ensemble du bassin Genevois. (La nappe du Genevois représente 20% de la ressource en eau d’AA).
Ce projet transfrontalier, implique de transférer les effluents traités de l’UDEP Ocybèle vers l’UDEP Villette. Pour cela, il est nécessaire de créer un poste de refoulement, en sortie de la station Ocybèle, ainsi qu’un collecteur de 700mm de diamètre qui permettra de traiter jusqu’à 2300 m3/h d’eaux usées. Ces travaux seront réalisés au cours de l’année 2024/2025.
Le projet INTERSTEP est soutenu et financé à plus de 60% par le programme de coopération territoriale européenne Interreg France-Suisse 2021-2027 et bénéficie à ce titre de fonds FEDER (Fonds européen de développement régional).
Avant de débuter les travaux : les études environnementales
Avant de réaliser les travaux nécessaires évoqués dans le paragraphe ci-dessus, Annemasse Agglo a réalisé une étude d'impact pour témoigner de l'état initial du site et envisager le plus justement, les impacts du projet. Cette étude d'impact a porté sur différenst domaines tant en phase chantier qu'en phase d'exploitation : le risque sismique, le risque d’inondation, les activités agricoles attenantes, l’environnement sonore, les émissions lumineuses, la qualité de l’air, les impacts sur l’activité économique, le cadre de vie, la faune et la flore etc. La zone est classée (Zone Natura 2000, Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope, Znieff de type I et II, Espace Boisé Classé).
Dans l'étude d'impact, des inventaires écologiques ont été réalisés afin de lister les espèces présentes et l’impact potentiel des travaux. Ces inventaires ont été réalisés entre février 2017 et novembre 2019, de manière à prendre en compte au moins un cycle biologique complet.
Ainsi, ont été répertoriés :
• Les différents habitats (arbres, sols, etc.)
• La flore : 120 espèces ont été inventoriées, dont aucune n’est protégée
• Les mammifères : parmi les quelques espèces repérées, deux ont été fléchées à enjeux forts : le Castor et la Noctule de Leisler (une espèce de chauve-souris)
• L’avifaune : 27 espèces d’oiseaux ont été inventoriés, dont 20 pour lesquels l’enjeu est fort sur la zone ;
• Les reptiles et amphibiens : ont été observés une salamandre tachetée et un lézard des murailles ;
• Les invertébrés : 45 espèce sont été répertoriées
Les espèces à enjeux identifiés sont : le Castor, le Noctule de Leisler et la lucane cerf-volant.
Les démarches écoresponsables mises en œuvre par Annemasse Agglo : des mesures d’évitement et de réduction et de compensation
Annemasse Agglo met en œuvre de nombreuses mesures de réduction afin de limiter au maximum les impacts résiduels du projet d'agrandissement de l'usine de dépollution des eaux.
Afin de préserver la tranquillité des espèces les plus sensibles lors des travaux, deux actions complémentaires sont mises en œuvre :
• Une information aux personnels travaillant sur site pour les sensibiliser à la présence d’espèces protégée.
• Un marquage sur site pour délimiter les zones de mise en défens (interdiction de pénétrer) et d’exclusion totale de travaux. Aussi, les emprises du chantier seront limitées au strict nécessaire. La délimitation sera matérialisée au sol et suivie tout au long du chantier.
D’autre part, le planning des travaux a été réalisé en prenant en compte les sensibilités du cycle biologique des espèces afin de limiter le dérangement et les impacts sur les populations. A titre exemple, certains travaux sont réalisés en dehors de la période d’hivernage des chauves-souris et des reptiles (période de léthargie empêchant la fuite), la période de reproduction des oiseaux (pendant laquelle les jeunes pourraient être abandonnés). Un protocole spécifique est également défini en cas de découverte d’une espèce protégée lors des travaux.
La lutte contre les espèces exotiques invasives (Renouée du Japon, Buddléia de David, Laurier cerise, Robinier faux-acacia, Solidage géant) constitue un enjeu fort sur la zone, dont la présence a été relevée pendant l’inventaire.
D’autre part, des arbres pouvant abriter des lucanes cerf-volant ont été identifiés. Ceux qui ne peuvent être préservés ont été abattu en dehors des périodes sensibles (développement des larves ou hibernation des adultes) et conservés entiers sur site en formant des hibernaculums (tas de bois propice au développement des larves et servant de refuge à la petite faune). 3 hibernaculums ont ainsi été créés à proximité de la zone défrichée.
Afin de réduire les impacts du chantier sur la qualité de l’air, la Charte Chantier Air Climat est mis en place. Cette charte impose des règles sur le chantier afin de limiter les émissions de gaz à effets de serres, de poussières, etc. C’est une charte rédigée par Annemasse-Agglo qui sera appliquée dans tous les futurs chantiers.
Ces mesures d'évitement et de réduction ne suffisent pas à réduire les impacts résiduels car le projet nécessite le défrichement d’une surface d’environ 3200 m². Une mesure de compensation sera réalisée sur le site de l'ancien puits de captage d'eau de Chenevières afin de compenser cette perte d’habitat. A cet effet, les bâtiments actuels vont être déconstruits d’ici fin 2022 et la parcelle va être désimperméabilisée. A partir de 2024, et en coordination avec le SM3A, la renaturation du site sera finalisée avec les plantations de végétaux et les aménagements définitifs de la parcelle. Les pertes induites dans le boisement proche de l’UDEP seront compensées par cette action parallèle et permettront de ne pas entrainer de perte de biodiversité.